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Don’t Starve

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C’est encore toute écœurée ds_darkness_1920x1200émue de la mort récente de mon personnage au coin d’un bois enneigé (il y a des champignons qui ne pardonnent pas, et dont il faut se méfier quand son ventre crie famine…) que je viens vous parler de Don’t Starve, petit jeu de survie et de crafting indépendant sorti il y a quelque temps déjà. Je ne m’y mets que maintenant et autant vous dire que c’est pour le mieux : ce jeu devient vite une obsession, du genre qui vous hante la nuit et qui fait trépigner quand vous devez attendre des heures (par exemple, quand on est sottement au boulot…) avant de pouvoir enfin retourner couper des arbres, fuir des araignées violette et fréquenter des hommes-cochons. Oui, ce jeu tuera votre productivité et votre vie sociale si vous avez fait le choix incongru d’en avoir une : mais ça vaut le coup.

 

“Say pal, you don’t look so good…”

Le résumé de l’histoire va être des plus rapides, et pourtant vous verrez que Don’Starve est un jeu à l’univers ultra-attirant, un monde bien conçu dont on ne décroche plus. Donc, pour toute forme d’introduction, vous n’aurez que la vidéo de lancement du jeu. On y découvre Wilson, « gentleman savant » aux faux airs de Johnny Depp dans Sleepy Hollow ou Sweeney Todd, visité une nuit par un esprit étrange qui lui livre les secrets des sciences ténébreuses (on voit des équations avec plein de chiffres à l’écran, j’en conclus donc que c’est maléfique.) Notre fringant Wilson, armé de ce savoir nouveau, s’empresse de fabriquer une grosse machine, qu’il active, et qui l’envoie aussi sec dans le monde désert (ou presque) dans lequel vous allez désormais devoir survivre, avec pour seule instruction la moquerie de Maxwell, personnage énigmatique qui semble responsable de votre mésaventure.

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Vous voyez ? Maléfique.

 

À partir de là, c’est à la fois très simple et très compliqué. À vous de trouver dans l’environnement de quoi vous nourrir (fruits, légumes, dindons ou poissons, avec ou sans gluten, à vous de voir), vous chauffer (du bois, forcément, mais encore devrez-vous fabriquer la hache qui vous permettra d’abattre quelques sapins), et plus globalement subsister, et éventuellement vous construire un petit abri, si jamais vous deviez survivre assez longtemps. Car l’air de rien, ce jeu est loin d’être évident : au-delà du fait que comme son nom l’indique, il faudra vous débrouiller pour vous assurer une pitance quotidienne suffisante, les dangers ne manquent pas. Chiens sauvages chelous (ceci n’est pas un terme officiel), arbres vigiles qui déambulent et dézinguent tout ce qui passe à portée, chauve-souris aux dents longues, tentacules qui surgissent du sol, crapauds et autres oiseaux à gros œil n’hésiteront pas à vous envoyer 11169560_906701686034744_80443645888031738_oad patres si vous les asticotez. Attention : remplir sa jauge de santé est long et fastidieux, et surtout, la mort est définitive. Mais vraiment. Couic, merci messieurs dames, écran d’accueil et pas de possibilité de reprendre à votre dernière sauvegarde (croyez-moi, j’ai essayé !). C’est l’un des atouts de Don’t Starve, parce que vous ne prendrez jamais la mort de votre petit Wilson à la légère, et aussi son plus gros défaut pour ses détracteurs. Autre défaut assez gênant : le jeu n’existe qu’en anglais à ma connaissance sur Playstation, et n’est accessible en français sur Steam qu’à travers un patch officiel proposé par l’éditeur, mais qui donne un jeu passé à la moulinette à bouse qu’est Google Translate. Des joueurs bidouillent entre eux, certes, mais cela ne vaut pas une vraie bonne traduction – on peut espérer que, peut-être, un jour, à l’occasion d’une sortie physique d’un méga pack contenant tous les DLC, Klei décide de débourser un peu d’argent pour la localisation.

 

“It’s getting late… It will be dark soon.”

Donc, il ne faut ni mourir de faim, ni se faire faire une tête au carrée par des crapauds qui ne veulent pas vous laisser pêcher dans leur mare (égoistes !), et il ne faut pas non plus que ce bon Wilson perde la boule. Bizarrement, en se retrouvant plongé dans ce monde délicieusement Burtonien (comme Tim Burton, je précise pour les deux du fond), obligé de courser des lapins, de rogner des champignons douteux pendant que trucs glauques rôdent dans la nuit, notre gentleman savant a un peu tendance à glisser, doucement mais sûrement, vers le savant fou. À vous donc de vous débrouiller pour qu’il garde un minimum de lucidité – sans quoi il aura de plus en plus d’hallucinations, lesquelles sont à terme capables de vous tuer aussi sûrement que les bestioles bien réelles. Ah et j’oubliais : la nuit, si vous restez dans le noir complet plus de quelques secondes, c’est fini pour vous. The Crawling Horror, une créature qu’on ne voit jamais (forcément) occit tout imprudent qui se serait éloigné de son feu de camp trop longtemps. Quand je vous disais que c’était accueillant ! Mais c’est justement cette difficulté qui est gratifiante : chaque nuit survécue est une victoire, chaque nouvel objet, chaque citrouille récoltée. Chaque petite victoire se savoure comme de bonnes petites cuisses de grenouilles grillées après des jours de disette.

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Outils, objets, pièges, chapeau de paille : grâce à Don’t Starve, devenez le roi du DIY.

 

 

“Looks like you’re having some trouble…”

Ce petit jeu qui a tout d’un grand a été développé par le studio Klei Entertainment, une entité canadienne spécialisée dans les jeux à télécharger, et est d’abord effectivement né sur le service de jeu en ligne, Steam, en 2013. Il a ensuite connu les joies du PC en version boîte et enfin, des systèmes Playstation en 2014. Ce qui m’a tout de suite séduite, c’est le dessin, l’esthétique ; ce qui m’a fait rester, c’est la simplicité de la prise en main (les menus sont assez clairs, on s’y retrouve même quand on n’est pas habituée des jeux de crafting et aussi bizarre soit-il, l’univers suit quelques règles de base assez logiques) ; ce qui fait que je pourrais bien carrément convoler en justes noces avec ce jeu, c’est le génie de son principe. Un peu à la manière d’un Tetris auquel on pourra toujours rejouer avec un plaisir immense alors que l’idée de base est simplissime, Don’t Starve offre pour moi une durée de vie si ce n’est infinie, au moins très très longue. Au terme d’une semaine de jeu acharnée, mon record de survie est pour le moment de 23 jours : or, on voudra toujours grappiller un jour de plus, puis mettre en place de vraies stratégies de survie, ou s’essayer à d’autres techniques (par exemple, je joue pour l’heure en mode zéro chasse ; je cueille, je pêche, je cultive. Une expérience de jeu nécessairement différente de celle des joueurs qui posent des pièges à lapin ou à oiseaux dès le premier jour.) D’ici que je fasse passer un an à Wilson dans son monde étrange, je pense qu’il se sera écoulé la même durée dans la vie réelle. Si on ajoute à cela le fait que l’environnement est à cha11174456_906917456013167_1416813827055605013_oque nouvelle partie généré de façon totalement aléatoire, on est assuré de toujours garder une dimension de découverte dans un jeu qui, fatalement, va vous demander de recommencer très souvent. Enfin, pour encore plus de variété, vous pouvez débloquer d’autres personnages avec qui tenter l’aventure. De Willow, la gamine flippante à tendance pyromane, à Mrs. Wickerbottom, la bibliothécaire racornie, en passant par Wolfgang l’haltérophile à moustache et petit tricot de corps rayé, la galerie des seconds rôles est aussi atypique que fournie. À noter également la qualité du design de certaines créatures, mi-loufoques mi-inquiétantes, comme les pingouins, les morses à béret écossais ou mes bébêtes préférées, les Beefalos (sachez que si comme moi vous êtes fan, il en existe même une peluche…)

 

Et si, par miracle, si vraiment vous êtes très très doué, vous venez à bout de tout ça, il y a déjà une extension de disponible en téléchargement (Reign of the Giants) et un mode multijoueur, baptisé Don’t Starve : Together est actuellement en phase de beta fermée. Si avec tout ça, je ne vous ai pas donné envie de tester ce jeu disponible sur le PlayStation Store pour la modique somme de 13,99 euros (et sur Steam pour peu ou prou le même prix), je mange ma couronne de fleurs, je fous le feu aux cabanes des hommes-cochons et je me colle ma hache dans le pif (quand je vous dis que ça rend un peu dinguo, ce jeu.) Sur ce, je vous laisse, j’y retourne.

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 Je ne suis pas fou, vous savez. Bonsoir !

 

Don’t Starve : the Console Edition est disponible en téléchargement pour PS4 et PS Vita. Don’t Starve, édition PC, est disponible en boîte ou en téléchargement. Recommandation PEGI 12.

 

Crédit captures : RMG


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