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Étoiles de la Providence – Star Wars Aux confins de l’Empire

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Soleils de la Fortune

Les suppléments pour Aux Confins de l’Empire se partagent pour le moment en trois catégories. Il y a tout d’abord les manuels consacrés aux carrières, qui offrent de nouvelles options de création ainsi que des conseils afin d’écrire des aventures centrées sur les spécialités présentées (Au Cœur de l’Inconnu et Périlleuses Alliances appartiennent à ce type). Puis on trouve des campagnes telles Par-Delà la Bordure ou le Joyau de Yavin, découpées en trois scénarios et offrant de nombreuses heures de jeu moyennant un léger mais indispensable travail d’appropriation. Enfin, il y a des suppléments qui étoffent le background en décrivant systèmes, planètes et organisations : Étoiles de la Providence initie cette série.

L’ouvrage est d’ailleurs plus épais que les autres extensions et s’avère également plus dense en contenu. Il reprend cela dit le format habituel de la gamme : on est donc en présence d’un beau livre – solide grâce à sa couverture rigide et à la qualité de son papier ; agréable à l’œil du fait de ses nombreuses illustrations couleur. Comme toujours, la maquette est claire et ergonomique, avec la présence de tableaux ou encarts judicieusement placés. Bref, Étoiles de la Providence ne déparera pas sur l’étagère, à côté des autres livres consacrés à Aux Confins de l’Empire.

Corell

Étoiles de la Providence a l’ambition de décrire un secteur important de la galaxie : celui rattaché à Corellia – la fameuse planète d’origine de Han Solo. À l’image du célèbre contrebandier, les Corelliens sont réputés pour leur audace (qui frise l’arrogance), leur amour de la vitesse et leur tempérament rebelle. S’estimant favorisés par la fortune, ils n’ont peut-être pas tout à fait tort : leur système d’origine comporte pas moins de cinq mondes habitables, ainsi qu’une station spatiale aux origines aussi anciennes qu’inconnues, le tout abritant trois espèces intelligentes.

Le premier chapitre décrit de façon exhaustive ce système dont les planètes gravitent autour du soleil nommé Corell. Corellia se taille bien sûr la part du lion : fiche signalétique de ce monde, histoire, organisation, lieux importants, mentalité des habitants, créatures ou PNJ, etc. Les autres mondes ont tous droit à ce même traitement : Sélonia, où vivent des êtres félinoïdes à tendance isolationniste ; Drall, qui héberge une race érudite ; Tallus et Tralus les mondes-jumeaux qui évoluent autour de la mystérieuse station Centerpoint. Le système corellion s’avère riche de par son histoire et la variété de ses mondes et espèces et en tant que zone importante du Noyau galactique, l’Empire le surveille de près (d’autant que les Corelliens ont toujours chéri leur indépendance).

Le chapitre suivant traite du secteur corellien – c’est-à-dire la partie de la galaxie qui se trouve sous la juridiction de Corellia. Bien d’autres systèmes y sont ainsi administrativement rattachés dont celui des Duros – la race qui découvrit l’hyperdrive et permit ainsi aux habitants de la galaxie de voyager plus vite et plus loin. Les Duros vivent d’ailleurs très mal leur inféodation aux Corelliens, décidée par l’Empire du fait sa politique pro-humaine. Cette partie du livre fournit elle aussi des descriptions de nombreuses planètes, fiches à l’appui, et affine notre connaissance de la galaxie.

Étoiles de la Providence comporte également sa partie « catalogue » offrant de nouvelles races (Dralls, Séloniens et Corelliens) et du matériel typique de ce secteur connu pour ses vaisseaux emblématiques.

Loin de la Bordure

À ce stade de la lecture, une interrogation pointe : le secteur corellien se trouve dans la région du Noyau – c’est-à-dire très proche du pouvoir impérial et fort loin de la Bordure extérieure où se situe le cœur de l’ambiance d’Aux Confins de l’Empire. Certes, il est maintes fois précisé que la pègre et la corruption ont toute leur place sur Corellia et dans les mondes alentours. Mais cela manque cruellement de bonnes raisons pour y amener des personnages ayant leurs petites habitudes du côté de Tatouine autrement que ponctuellement – hors avec tout un supplément sur le sujet, on serait en droit de pouvoir l’exploiter plus  avant que pour une ou deux parties.

La qualité des textes n’est en rien en cause : ils sont comme toujours dans cette gamme bien écrits, informatifs et remplis de données (et la traduction se montre à la hauteur). Mais on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi l’éditeur FFG a jugé bon de traiter du secteur corellien avant un autre contexte plus ancré dans la thématique d’Aux Confins de l’Empire (comme le système Hutt)…

La dernière partie d’Étoiles de la Providence atténue partiellement ce défaut. Y sont présentées des rencontres modulaires : c’est-à-dire des grosses scènes (de une à trois pages) qu’il est possible d’inclure dans un scénario se déroulant dans le secteur corellien ou qu’un meneur de jeu débrouillard saura développer en aventures complètes. Ces rencontres modulaires ont l’avantage de présenter dans l’action les particularités du système corellien et de quelques-uns de ses mondes spécifiques (Corellia bien sûr mais aussi Sélonia, Duro, Nubia, etc.) : partie de sabbac, course de swoops, marchandage et négociation, livraison de contrebande… sont ainsi au programme.

De plus, Étoiles de la Providence peut sans doute faire office de pont entre Aux Confins de l’Empire et l’Ère de la Rébellion : proche du Noyau, Corellia fut un monde fondateur de la République et son amour de la liberté ne facilite pas ses relations avec l’Empire. Autant dire : un parfait foyer de recrutement pour l’Alliance !

L’heure du choix

Étoiles de la Providence présente la qualité habituelle de la gamme et s’avère un riche supplément de background. Son seul défaut tient finalement au décalage entre son contexte et celui d’Aux Confins de l’Empire mais comme on l’a vu, l’extension propose de quoi justifier le raccord entre les deux et peut même se révéler utile à un meneur de jeu de l’Ère de la Rébellion.

Si vous comptez envoyer durablement vos joueurs dans le secteur corellien, alors nul doute qu’Étoiles de la Providence fournit tout le matériel nécessaire afin que vous y mettiez en scène vos scénarios. Dans le cas contraire, l’achat de ce supplément n’est peut-être pas prioritaire – malgré sa valeur intrinsèque.

Étoiles de la Providence

Un supplément au jeu Star Wars – Aux Confins de l’Empire édité par Edge

144 pages

39 € 95


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